mercredi 19 avril 2017

Fabrique de monstres, fabrique de cauchemars


Mon Lou,
Quatre jeunes adultes et un mineur ont longuement et sauvagement torturé Valentin, un jeune homme de dix-huit ans, déficient mental, avant de le jeter dans la Meuse où il s’est noyé. Cela s’est produit hier, en Belgique.

Comment te raconter l’horreur, le dégoût et la nausée qui m’habitent. Comment te protéger d’un telle information que relayent les médias (A tord ou à raison ?).
Comment réagiras-tu ? Quelles inquiétudes légitimes t’habiteront ? Combien de personnes en situation de fragilité, étant donné leur handicap, n’entreront pas dans une angoisse légitime ?

Je ne trouve pas encore les mots pour t’expliquer ces actes d’une barbarie totale… mais une fois encore, ma colère est grande face au monde politique et aux médias qui ne mesurent pas leurs responsabilités dans le devoir d’éducation au vivre ensemble, dans le choix moral délicat de l’information et de la communication.
Il ne s’agit pas ici de taire une telle horreur, mais bien de se poser la question de la violence souvent gratuite que véhiculent la presse, la publicité, les jeux vidéos, internet, le cinéma et toute autre forme de communication.
Il s’agit de nous questionner sur nos responsabilités individuelles et collectives dans l’éducation de nos enfants confrontés en permanence à la sexualité, à la violence. Il s’agit de mesurer nos propos et nos actes au quotidien.
Je ne suis ni un prude ni un censeur, mais il me semble évident que la sacro-sainte liberté d’expression et l’ultra concurrence capitaliste ont ôté toute morale aux producteurs de contenus médiatiques avec pour conséquence une banalisation de la violence.
Je suis intimement convaincu que cette banalisation est le berceau de tels actes, au même titre que la médiatisation du nom des auteurs d’attentats fait naître des vocations dans des esprits perturbés qui rêvent d’exister aux yeux du monde.

Où allons-nous ? Dans quel monde souhaitons-nous vivre ?
Je ne sais pas, mon bonhomme, mais ce que je sais, c’est que je ne cesserai jamais de te protéger et de me battre, à ma mesure, pour un monde juste et équitable, car ce ne sont pas les « Liberté, Egalité et Fraternité » qu’il convient de mettre au pinacle de nos valeurs, mais bien simplement l’Equité et la Fraternité.

Luc Boland
papa de Lou, porteur du syndrome de Morsier.

#Valentinvermeersch

2 commentaires:

Joffrey MONNIER a dit…

Les mots comptent, ces mots comptent. Merci pour votre humanité, courage.

Corinne a dit…

Merci Luc, de réveiller sans cesse nos consciences ... inconscientes :-( .
Je me permets de citer Joffrey MONNIER : "Ces mots comptent."